jeudi 29 novembre 2012

Indispensable ou superflu?

Depuis les années 60, le consumérisme est devenu le fer de lance des économies occidentales et, un  marketing peu scrupuleux aidant, c'est désormais un véritable mode de  vie qui a pris le dessus sur les vraies vertus de la vie: altruisme, gentillesse, persévérance, équité, humilité pour n'en citer que quelques unes.
Au lieu de se concentrer sur l'offre de soin, l'éducation, le logement,les transports durables, on a mobilisé beaucoup d'énergie pour vendre ( et acheter!) "des trucs" à consommer, à avaler vite fait puis à jeter.L'acquisition de ces "trucs" peut provoquer un certain plaisir fugitif à l'achat mais ne durera pas plus de quelques heures à quelques semaines
Le vide revient à un moment donné.
On stocke, on jette, on revend, on donne, on amasse, on mange trop,  on a même inventé le coaching pour apprendre à ranger et diminuer ce fatras.Nos choses trop souvent achetées impulsivement ( pour compenser, se rassurer, se récompenser...) finissent par encombrer nos placards, nos maisons et...nos cerveaux!
Si on s'essayait à une consommation consciente, réfléchie, écologique, responsable ..
La liberté que nous avons de consommer ce que bon nous semble est devenu un fléau et si on y réfléchit, peu de biens sont indispensables et on peut s'entrainer à une maitrise de ses achats et , par ce chemin, à une maitrise de soi qui conduise à un  plaisir durable.
Ainsi, nous nous libérons de cette société.
Bien sûr, je crois que c'est bon de se faire plaisir: les liens de l'amour et de l'amitié,la nature,les livres,le pain partagé,sans doute un toit confortable, une voiture...mais en possédant des biens matériels dans la limite de nos vrais besoins.
On pourrait  se confectionner une liste personnelle de nos choses fondamentales en étant assez lucide pour se dire que les richesses évidentes sont la santé,la liberté, le temps, la vie...

" Ce n'est pas inutile puisque c'est beau"Saint-Exupéry. Le Petit Prince.

jeudi 22 novembre 2012

Consommer et manger en pleine conscience

Ci-dessous, un passage que j'ai envie de partager , issu du livre de Jeanie SEWARD: " la voie de la pleine conscience", page 132 et suivantes.
Plus on vit consciemment, plus on mange consciemment. En matière de consommation, nous pourrions tous faire preuve de plus de conscience(....).
 Lorsque je prends une douche, je regarde ce corps dont m'ont fait don mes parents et je me pose la question: à qui appartient-il vraiment? Qui me l'a donné? En méditation, je constate que tous mes ancêtres et toutes les générations futures sont présents en lui. Quand je vois cela, je sais ce que j'ai à faire et ce que je ne "devrais " pas faire. Je réalise que je n'ai pas un moi séparé. je ne suis pas une entité distincte. je suis mes parents, je suis les générations passées et celles à venir. Donc, quoique j'absorbe physiquement ou mentalement, je le fais pour tout le monde. 
(...) S'aimer soi-même, c'est aimer ses parents et ses enfants. Dans le monde individualiste d'aujourd'hui, les gens pensent qu'ils ont le droit de vivre leur propre vie, sans avoir à répondre de rien à quiconque, mais nous n'avons pas un moi distinct. Nous sommes partie intégrante des générations passées et futures et de tous les êtres vivants. Nous sommes reliés aux nuages, à la pluie, à la terre parce que nous les avons absorbés dans la nourriture que nous mangeons. L'eau que nous buvons et l'air que nous respirons font partie de nous et de tout le cosmos. Donc, en gardant notre corps en bonne santé, nous contribuons à la santé de tout l'univers (...). C'est la notion d'inter-dépendance. Nous pouvons quitter la coquille de notre petit moi et voir que nous sommes reliés à chaque être et à chaque chose en ce monde.Le moindre de nos actes à une influence sur toute l'humanité.
(...) Nous sommes ce que nous mangeons. Nous sommes obligés de boire et de manger. Toutefois, nous pouvons le faire en conscience. On peut être en contact avec la nourriture. On peut lui témoigner de la reconnaissance. Nous pouvons tous faire l'expérience d'un repas en conscience: remercier, nommer les aliments par leur nom comme nommer une pomme de terre et du coup réfléchir au cycle de sa croissance, imaginer la terre dans laquelle elle a poussé, la pluie qui l'a arrosée,  l'agriculteur, le transporteur, le commerçant... qui font tous partie de cette pomme de terre. (...)

Manger en pleine conscience, c'est faire passer la vie de la maladie à la santé. La pleine conscience traite toujours de trouver la paix en soi. N'est-ce-pas ce que la plupart des gens désirent? la paix sur Terre? Mais rappelons-nous que cela commence toujours par l'individu: par vous et par moi.

" la vraie vie n'est vécue que lorsque de petits changements surviennent "Léon Tolstoï

mardi 20 novembre 2012

Les vertus du thé

Apparu en Chine vers l'an 600 et bu depuis des millénaires, le thé est devenu une boisson très populaire. Sa richesse en antioxydants est bien connue mais il possède d'autres vertus. Un symposium a été consacré au thé le 19 septembre 2012 à Washington (DC). En voici les principales conclusions.
Tous les thés, qu’ils soient blanc, vert, noir, oolong viennent d’une plante appelée Camellia Sinensis. Les différences tiennent au degré de fermentation des feuilles : dans le thé noir ce processus est totalement accompli, alors qu’il est interrompu très tôt dans le thé vert, en exposant les feuilles à la chaleur. Les thés blanc et oolong correspondent à des états intermédiaires. Tous les thés sont cependant riches en flavonoïdes, des composés appartenant à la grande famille des polyphénols. « Les flavonoïdes représentent un tiers du poids de la feuille de thé, ce qui est très élevé, quand on considère que le thé n’amène pratiquement pas de calories, » . Pour les intervenants qui se sont succédé, la teneur en flavonoïdes et donc les bénéfices qui lui sont associés, varie considérablement selon les régions de production, les variétés, le traitement des feuilles et la manière dont le thé est infusé. Malgré tout, le thé peut être considéré comme une boisson favorable à la santé même s’il ne faut pas en attendre des miracles. 
Il est favorable à la santé cardiovasculaire
Il contribue à la souplesse des artères et à la fluidité du sang. Les études épidémiologiques montrent que par rapport aux non buveurs, les buveurs de thé ont moins d’hypertension et leur risque d’accident vasculaire est donc réduit. Dans une étude contrôlée en double aveugle, des volontaires souffrant d’hypertension ont bu une tasse de thé noir par jour ; leurs pressions diastolique et systolique s’est abaissée. Ces bénéfices ont été maintenus, même en présence d’aliments gras et sucrés qui ont tendance à faire se contracter les vaisseaux sanguins. L’étude était conduite par le Dr Claudio Ferri (université de l’Aquila, Italie). 
Il est bon pour la santé osseuse
Plusieurs études ont observé le lien entre la densité minérale osseuse (un marqueur de la santé de nos os) et la consommation de thé. En 2007 des chercheurs rapportaient que les femmes ménopausées qui boivent régulièrement du thé semblent conserver des os en bonne santé pendant plus longtemps . Une étude beaucoup plus récente a suivi un groupe de 171 femmes ménopausées souffrant d'ostéopénie (qui précède l'ostéoporose) qui ont été assignées en double-aveugle et de manière aléatoire soit à prendre 500 mg de polyphénols de thé vert soit à effectuer 3 séances d'une heure par semaine de Tai Chi soit les deux en même temps soit à prendre un placebo, tout ceci pendant 6 mois. Au terme de l'étude les femmes qui ont pris le thé vert et/ou qui ont fait du Tai Chi ont vu leur densité minérale osseuse et leur force musculaire augmenter , deux paramètres qui pourraient protéger des fractures. Le thé agirait en réduisant le stress oxydant et l’inflammation, à l’origine d’une perte de masse osseuse et de masse musculaire.
Attention à la fluorose
Le thé est une source importante de fluor. Une consommation trop importante est possible si vous êtes un amateur de thé, en particulier en conjonction avec les autres sources de fluor (dentifrices, eau du robinet, etc.). L'intoxication au fluor s'appelle la fluorose. Lorsque celle-ci touche le squelette peuvent apparaître des douleurs articulaires et des fractures malgré une densité minérale osseuse élevée. 
 Il peut améliorer vos performances intellectuelles
La consommation régulière de thé (3 à 4 tasses par jour) est associée à un moindre déclin des performances intellectuelles avec l'âge . Bien que les chercheurs ne sachent pas avec certitude quelle(s) substance(s) du thé serait responsable de ces effets, ils soupçonnent fortement les flavonoïdes d'en être responsables, via une amélioration du flux sanguin cérébral. Le bénéfice serait identique à celui du café mais sans les effets négatifs de la caféine qui peut provoquer des troubles du sommeil. 
Il pourrait vous protéger du cancer
Plusieurs études d'observation ont montré que les consommateurs de thé étaient moins susceptibles de développer un cancer . Ce bénéfice serait proportionnel à la dose consommée avec une diminution du risque pouvant atteindre 41% pour les personnes qui boivent 10 tasses par jour comparativement à ceux qui en boivent moins de 3. Les propriétés anti-cancer du thé ont par ailleurs été mises en évidence au cours d'études en laboratoire et semblent concerner plus particulièrement le thé vert, grâce à ses polyphénols. Le thé noir, plus consommé en Europe, semble moins protecteur. La consommation régulière de thé vert serait particulièrement protectrice du cancer du côlon et probablement du cancer de la peau. Lors du symposium , le Pr Alice Bender (American Institute for Cancer Research) a expliqué que "dans les études expérimentales, les composés du thé apparaissent très prometteurs pour lutter contre le cancer. Ils agissent comme antioxydants, ralentissent la croissance des tumeurs et favorisent la mort des cellules cancéreuses. Mais les preuves chez l’homme sont encore trop limitées pour tirer des conclusions fermes sur le risque de cancer. ». ( Note perso: les mêmes conclusions sont à lire dans l'ouvrage de David Servan-Schreiber: Anti-cancer) 
Il aide les malades de l'hémochromatose
L'hémochromatose est une maladie caractérisée par une surcharge en fer de l'organisme provoquant alors des lésions souvent irréparables au niveau des organes. Le principal traitement consiste à effectuer des phlébotomies (saignées) pour éliminer un surplus de fer. Une étude clinique a montré que la consommation de thé au cours des repas diminue l'absorption du fer et permet ainsi d'espacer les séances de phlébotomies, améliorant alors la qualité de vie des malades . 
Il peut vous aider à maigrir
Les composés du thé activent la thermogenèse c'est-à-dire l'ensemble des mécanismes qui permettent le maintien de notre température corporelle et conduisent à « brûler » des graisses de réserve. La caféine augmente légèrement la thermogénèse et le déstockage des graisses, mais « l’association caféine-flavonoïdes du thé (catéchines) est beaucoup plus efficace pour favoriser la dépense d’énergie et l’oxydation des graisses, même si l’effet reste limité, soit 100 calories éliminées par jour, l’équivalent de 1,3 kilos perdus en 3 mois », selon le Rick Hursel (Université de Maastricht, Pays-Bas). Cette dépense d'énergie supplémentaire peut toutefois permettre de perdre du poids comme l'ont montré plusieurs études, en particulier au niveau de la taille. L’effet sur la perte de poids serait plus marqué en ce qui concerne le thé vert. 
Il peut vous aider à déstresser
Le thé renferme un acide aminé appelé L-Théanine qui peut aider à réduire stress et anxiété en diminuant le cortisol et en augmentant l’activité d’un neurotransmetteur calmant appelé GABA. Selon des travaux préliminaires conduits par Unilever (Lipton), par rapport à la consommation d’eau, la consommation de thé favoriserait la créativité et la résolution des problèmes.
Source: laNutrition.fr

Réchauffement à + 4°

"La planète aura beaucoup de mal à soutenir un réchauffement de 4°C": Le Monde 19.11.2012 

La Banque mondiale prédit une aggravation des "pénuries d'eau" en Afrique de l'Est, au Moyen-Orient ou en Asie du Sud.

C'est une prévision des plus alarmistes.La Banque mondiale redoute une hausse de la température mondiale moyenne de 4 °C dès 2060 – bien au-delà du plafond de + 2 °C fixé par la communauté internationale.  Ce réchauffement déclencherait une "cascade de changements cataclysmiques" touchant essentiellement les pays pauvres, souligne l'institution de Washington.

Pour Jean Jouzel, climatologue et vice-président du groupe scientifique du GIEC, le changement climatique suit un "scénario dangereux, car, en l'absence de décisions politiques pour infléchir nos émissions de CO2, il risque de nous entraîner vers des valeurs extrêmes de + 6 °C d'ici la fin du siècle".
- La communauté scientifique estime-t-elle aujourd'hui qu'il n'est plus possible de contenir le réchauffement du globe à +2 °C par rapport à l'ère pré-industrielle ?
-J.Jouzel Il y a un consensus assez clair parmi les climatologues sur le fait que nous allons dépasser la barre des 2 °C de hausse de la température mondiale d'ici la fin du siècle. On se situe plutôt maintenant dans le scénario A2 du GIEC qui prévoit une augmentation de 3 °C à 4 °C des températures moyennes d'ici 2100. C'est un scénario dangereux.
Les engagements, volontaires ou contraignants, des pays sur la période 2012-2020 sont connus : –20 % d'émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 pour l'Europe –15 % entre 2005 et 2020 pour les Etats-Unis, soit l'équivalent de –3 % par rapport à 1990, et une augmentation de l'efficacité énergétique pour la Chine. Même si tous ces engagements étaient tenus, il resterait encore 15 % d'émissions en trop pour éviter de dépasser un réchauffement de la planète de 2 °C.
Au final, il faudrait d'abord diviser les émissions par trois pour atteindre 10 milliards de tonnes de CO2 en 2050 contre 35 milliards aujourd'hui, puis ne plus émettre du tout jusqu'en 2100 – c'est-à-dire compenser totalement les rejets. Le pic d'émissions de gaz à effet de serre devrait par ailleurs survenir au plus tard en 2020, ce qui n'est pas du tout la tendance actuelle, puisque les émissions n'ont jamais autant augmenté qu'au cours des dernières décennies et continuent  d'année en année.
-Quels sont les dangers qui menaceraient la planète dans le cas d'un climat plus chaud de 4 °C?
- Cette augmentation de 4 °C  représente un changement majeur et très difficile à soutenir pour la planète. On considère que les changements glaciaires et interglaciaires dans l'histoire de la Terre ont été provoqués par un changement de température situé autour de 6 °C.
Il en résultera une élévation du niveau des mers de 50 cm à 1 mètre, entraînant le déplacement de millions de personnes, des épisodes climatiques plus extrêmes, des périodes de précipitations et de sécheresse intenses, des vagues de chaleur multipliées par dix, ou encore une acidification des océans.
Les pays en développement seront en première ligne, notamment l'Afrique pour les pénuries d'eau et l'Asie pour l'élévation du niveau des mers. Toutefois, les pays développés seront aussi touchés : les sécheresses vont se multiplier dans l'ouest des Etats-Unis, les cyclones et tempêtes verront leur intensité augmenter, l'élévation du niveau de la mer touchera la Charente-Maritime, le pourtour méditerranéen ou encore le nord de l'Europe  et la France pourrait voir disparaître tous ses glaciers.
Surtout, le réchauffement se poursuivra au-delà de 2100. Avec cette trajectoire, on pourrait atteindre + 8 °C à + 10 °C en 2300. Des scénarios totalement inenvisageables commencent ainsi à émerger.
-Quelles sont les solutions pour infléchir cette tendance ?
-Les pays doivent  TOUT FAIRE pour diminuer les émissions de CO2 et non plus seulement les maîtriser. Les solutions sont connues : diviser fortement les émissions du secteur des énergies fossiles, ce qui implique de ne pas poursuivre dans le développement massif des hydrocarbures non conventionnels comme les huiles et gaz de schiste, développer les énergies renouvelables pour fournir jusqu'à 50 % de l'énergie d'ici 2050, gagner en efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment, favoriser les transports en commun,limiter les émissions de méthane du secteur agricole. Ce sont des voies à mettre en œuvre aujourd'hui de façon volontariste pour éviter de le faire de manière contrainte et dans la panique dans quelques décennies.
-Estimez-vous que la conférence sur le climat de l'ONU, dans une semaine à Doha, peut faire avancer les choses ?
-Cette conférence permettra le réel lancement de la deuxième phase du Protocole de Kyoto, qui s'établira sur la période 2013-2020. Mais elle ne concernera que 15 % des émissions mondiales, avec l'engagement de l'Europe et de l'Australie. Le principal objectif de la conférence sera donc plutôt de lancer les discussions pour un accord en  2015 de limitation des émissions de gaz à effet de serre qui intègre tous les pays. Pour l'instant, les négociations sont au point mort.
Mais l'on peut espérer des évolutions positives : le président américain B.Obama va peut-être davantage s'impliquer lors de son second mandat, d'autant plus après la piqûre de rappel qu'a constituée l'ouragan Sandy. La Chine est par ailleurs de plus en plus volontariste car elle voit dans l'écologie une voie de développement, en devenant par exemple le premier pays solaire et éolien.