« Il faut que le corps
soit à l’aise pour que l’âme s’y plaise » Saint Vincent de Paul.
Les pièges qui nous
guettent et nous amènent à négliger notre corps ou à ne pas le respecter sont
multiples. Les pièges du mode de vie : assis en voiture, assis au travail,
assis à table, assis, assis et encore assis. Une société de plus en plus
tertiaire qui nous conduit à sous-utiliser certains muscles, à exécuter des
gestes répétitifs et à adopter des positions malsaines. Même les enfants ne
marchent plus pour se rendre à l’école, ne jouent plus à courir, pédaler, jouer
au ballon, à la marelle, à la corde à sauter… Pièges des « faiseurs de
miracle » qui promettent minceur, beauté, fermeté et jeunesse en prime,
sans effort, sans réflexion, et en un temps record.
Un corps qui ne sert pas s’use. L’inactivité, la
paresse sont ses ennemis. A l’inverse, il s’épuise si on s’en sert trop (performances
à outrance, compétition, excès de footing, de step …). Il se casse si on s’en
sert mal (gym’s mal conduites, gestes mal intégrés…). Il s’épanouit si on s’en
sert en l’écoutant et en le respectant.
Le rythme de
plus en plus soutenu de notre vie professionnelle et familiale, le nombre sans
cesse croissant des informations qui nous sollicitent, l’évolution de
l’alimentation sont causes de grands bouleversements au détriment de notre santé.
Dans ce contexte, beaucoup de gens recherchent calme,
équilibre émotionnel, santé physique et intellectuelle par une nourriture plus saine (moins de viande, plus de légumes, manger
bio etc), des techniques de relaxation
physiques (massages non médicaux, thalasso etc) et mentales (yoga, Sophrologie etc), et aussi par une autre manière de se comporter envers les autres et envers l’environnement.
C’est donc d’une
démarche globale de développement individuel dont je veux parler.
Le corps a besoin de bouger, de respirer pour
s’épanouir. On doit l’écouter, être conscient des sensations qu’il nous procure, collaborer
avec lui, être parfois indulgents,
bienveillants. Quelle satisfaction de ressentir
comment il fonctionne, de le sentir vivant, vibrant, harmonieux !
Connaître et entretenir l’enveloppe que l’on habite
pendant environ 85 ans, n’est-ce-pas la moindre des choses ? Beaucoup
traitent mieux leur voiture que leur corps et pourtant, quand il lâche, les
pièces de rechange se font rares! Comment peut-on espérer vivre
« bien » en le maltraitant à la fois par ce qu’on lui inflige et par
ce qu’on lui fait ingérer.
Martha Graham, célèbre danseuse et contemporaine de
Balanchine (deux grands danseurs du début 20ème siècle « élèves »
de J. Pilates), disait : « le
corps est un vêtement sacré : vous entrez dans la vie avec et vous la
quittez avec ; il devrait être traité avec respect. ».
Pas de compétition pour être plus fort ou plus rapide
que les autres, mais mobilité,
équilibre, vitalité, stimulation des sens pour être mieux avec SOI car on n’est
réceptif aux autres que si on est bien dans sa peau.
Comme une
voiture : chaque pièce de notre corps doit être en bon état afin de créer
un ensemble efficace pour aller loin. Connaître, animer son corps, avancer dans
les années en gardant allure et dynamisme sans rivaliser avec les modèles des
magazines.
Analyser, comprendre, intégrer le mouvement, le bon
placement, et engendrer la sensation juste et le plaisir de son exécution.
On confond généralement
activité physique et SPORT. Jardiner
est une activité physique, la Danse est un art et le sport est une activité qui
amène à (sur)développer un geste, à privilégier un membre, un groupe musculaire
utile pour un objectif précis à réaliser : tennis, golf etc. Rien à voir
avec la globalité du corps, et son écoute;
aucune bienveillance là-dedans. Même en amateur, on est trop souvent dans le
cas d’activités de loisir dévoyées sous prétexte de se dépasser. Il faudrait
savoir se contenter du plaisir sans
imiter les sportifs de haut niveau qui ont une autre approche.
Françoise Mézières donne l’exemple du cycliste
professionnel. Le vélo de sport oblige à prendre une position
anti-fonctionnelle : mains sur un guidon plus bas que la selle, la tête se
relève pour voir devant (entraînant une lordose des cervicales et une courbure
dorsale -dos rond-), les coups de pédale travaillent la flexion du genou et de
la hanche plus que l’extension et avec des rotations internes. Rien à voir avec
le vélo « hollandais », qui permet une toute autre position.
L’approche
du corps dont je parle passe par la
qualité et l’équilibre des aliments qu’on lui fait avaler, par la qualité des produits que l’on
étale dessus, et enfin par la qualité des exercices qu’on lui fait pratiquer. Bouger en pleine conscience dans le respect de nos énergies, de nos pré-requis, de notre
morphologie, en écoute. Avec le droit
d’être un jour fatigué et de relâcher les efforts, dans le respect des saisons car on a plus besoin de
« cocooner » l’hiver, on se réveille au printemps et on est au top
des énergies en été.
Chacun a en soi le pouvoir de s’auto-éduquer, de
corriger des « programmations » physiques et psychologiques liées à
l’hérédité, à l’éducation, à nos diverses « casseroles ».
Retrouvons l’être
humain sans être un consommateur passif, dans le respect de l’autonomie et la
liberté de conscience de chaque élève .Une démarche qualitative, la seule qui
rende possible notre évolution vers « plus
d’être » et « moins
d’avoir » car ce qui se vit, ce qui se partage vaut plus que ce qui se
consomme.
Quel bel article! Il mérite d'être lu et relu...
RépondreSupprimerJe crois qu'à l'ouverture de l'ordi , je visiterai le blog pour avoir "la pêche" toute la journée...Bonne journée à tous les bloggeurs et bloggeuses de "Prendre le temps... Le petit blog qui se lit et relie...