vendredi 6 avril 2012

La viande rouge mauvaise pour la santé et la planète



  • La consommation de viande rouge et surtout de jambons et charcuteries augmenterait la mortalité, toutes causes confondues.
  • L'impact écologique de l'élevage des animaux serait également catastrophique.

La viande rouge mauvaise pour la santé                  

Une nouvelle étude pointe à nouveau du doigt les viandes rouges. Cette fois c'est l'école de nutrition de Harvard, la plus grande unité de recherche au monde, qui publie les résultats d'une étude de vaste ampleur.
Les chercheurs ont recueilli les informations de deux études importantes ayant portées sur 37 698 hommes et 83 644 femmes suivis pendant une durée de 22 à 28 ans respectivement. En compilant les données sur les habitudes alimentaires et l'état de santé les chercheurs constatent que consommer :
  • Une portion quotidienne de viande rouge est associée à un risque de mortalité augmenté de 13%
  • Une portion quotidienne de charcuterie est associée à un risque de mortalité augmenté de 20%
La mortalité cardiovasculaire est augmentée de 18 et 21% et la mortalité par cancer est augmentée de 10 et 16% pour la consommation de viande rouge et de charcuterie, respectivement. Le lien statistique mis en évidence par les chercheurs est robuste et tient compte des facteurs confondants, c'est-à-dire que la mortalité est augmentée même en tenant compte des différences d'âge, de poids, d'activité physique et d'état de santé qui peuvent exister entre les différentes personnes.
Les chercheurs constatent également que changer ses sources de protéines serait protecteur : la mortalité diminue de 7% en choisissant du poisson, 13% pour la volaille, 19% pour les oléagineux, 10% pour les légumes, 10% pour les produits laitiers à 0% et 14% pour les céréales complètes. Selon eux, la diminution de la consommation de viande rouge aurait pu sauver la vie à 9,3% des hommes et à 7,6% des femmes au terme de l'étude. Le Dr Franck Hu, un des chercheurs à l'origine de l'étude, déclare : "Cette étude amène une preuve claire que la consommation régulière de viande rouge et en particulier de charcuterie, contribue significativement à une mortalité prématuré. D'un autre côté, faire de meilleurs choix pour ses sources de protéines en lieu et place de la viande rouge peut amener un bénéfice significatif pour la santé en réduisant les maladies chroniques et la mortalité."
Comment expliquer ces résultats : Différents facteurs semblent poser problème dans la viande rouge. Le fer notamment qui joue un rôle oxydant, favorisant les maladies inflammatoires et le vieillissement lorsqu'il est présent en trop grande quantité, en particulier chez les hommes ou les femmes ménopausées . Les graisses présentes dans la viande rouge, en majorité saturées ou de type omega 6 pourraient également jouer un rôle. Dans les viandes cuisinées ou préparées industriellement, c'est la présence de sodium, de nitrites ou la formation de composés cancérigènes qui posent problème ( glycation). Néanmoins, même si les chercheurs reconnaissent le danger de tous ces éléments, ils constatent aussi qu'il existe probablement des éléments nocifs actuellement non identifiés.

La viande rouge mauvaise pour la planète

Dans un article accompagnant l'étude, le Dr Dean Ornish, connu pour promouvoir et avoir montré l'importance de la prévention et du mode de vie dans la lutte contre les maladies chroniques, étend encore les conséquences de ces résultats. Pour lui, ce qui est bon pour nous est également bon pour la planète et son écosystème.
Il explique que l'élevage des animaux dans le monde produit plus de gaz à effet de serre que tous les moyens de transports humains réunis mesurés en "équivalent de dioxyde de carbone" (18% pour l'élevage contre 13% pour les moyens de transports). L'élevage industriel serait également responsable de 37% des émissions de méthane, un gaz 23 fois plus toxique pour la couche d'ozone que le dioxyde de carbone et produirait jusqu'à 65% de tout l'oxyde nitrique produit par l'homme, un gaz qui réchaufferait la planète 296 fois plus que la dioxyde de carbone. A cela s'ajoute le fait que l'ensemble des cheptels utiliseraient 30% de la surface du globe, contribuant à la déforestation lorsque les animaux vont en pâture.
Dean Ornish s'attaque ensuite au bilan énergétique. Il expose les chiffres, références à l'appui : 40% des céréales cultivées à travers le monde partent à l'élevage animal. La production de 1 kg de viande de bœuf nécessitera 13 kg de céréales et 30 kg de fourrage. Cette quantité de céréales et de fourrage aura eu besoin de 43 000 litres d'eau pour arriver jusqu'aux animaux.
Il conclut en déclarant : "Dans une époque où 20% des citoyens Américains vont se coucher en ayant faim chaque nuit et où presque 50% de la population mondiale est sous-nourrie, choisir de manger plus de produits végétaux et moins de viande rouge est meilleur pour chacun d'entre nous - nous-mêmes, ceux que nous aimons et notre planète."
Il y aurait plus de 56 milliards d'animaux d'élevage à travers le monde.
Source: la nutrition.fr . Vous trouverez des compléments d'infos sur ce site et plein d'autres pistes de réflexion.

Et je me permets de mettre mon grain de sel pour ajouter ce dont on parle trop peu à mon sens: la souffrance animale!Mangeons de la viande bio pour notre santé, pour la planète  mais aussi parce que les conditions d'élevage y sont  satisfaisantes et les modes d'abattage sans cruauté inutile. Manger de la viande, oui, mais de la viande issue d'un animal heureux!

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